lundi 15 octobre 2007

Où les Musulmans relancent le dialogue avec le Vatican.

Pour marquer la fin du ramadan, 138 musulmans, dont les grands muftis de plusieurs pays (Syrie, Bosnie, Russie) ont adressé au pape une lettre dans laquelle ils comparent des passages de la Bible et du Coran, soulignant que les deux textes sacrés insistent sur "la primauté de l'amour et la dévotion à Dieu". La missive est également adressée, entre autres, à l'archevêque de Canterbury, chef de l'Eglise anglicane, et au patriarche oecuménique de Constantinople Bartholomée Ier.
Sur le fond, plutôt qu’aborder le thème de la violence, le texte part de l’amour : amour pour Dieu, amour pour les hommes, principes que les deux religions ont en commun. C’est d’autant plus habile que la première encyclique de Benoît XVI (« Dieu est Amour ») portait sur ce même thème.
Le mot « amour » n’est cependant pas beaucoup utilisé dans le Coran, et ne fait pas partie des 99 noms donnés à Dieu. Or, ici, le message met sous le terme « amour de Dieu en Islam » ce qui est généralement plutôt présenté comme obéissance à Dieu. Comme si les musulmans avaient souhaité se rapprocher des chrétiens au plan du vocabulaire.
Une parole commune
Autre surprise, les musulmans examinent comment cet amour de Dieu s’exprime dans la Bible, Ancien et Nouveau Testament. Ils reconnaissent que les chrétiens ont eux aussi un Dieu unique, et ne reprennent donc pas l’accusation « d’associateurs » traditionnellement faite aux chrétiens, à qui est reprochée une divinité trinitaire.
Le message passe ensuite à l’amour du prochain, citant cette phrase de Mohammed : « Aucun d’entre vous n’est croyant tant que vous n’aimerez pas pour votre prochain ce que vous aimez pour vous-mêmes. » Phrase dont il existe un commentaire célèbre, qui s’interroge justement pour savoir qui est le prochain pour un musulman. Ce qui n’est pas sans rappeler la parabole du Bon Samaritain pour les chrétiens.
Le message propose enfin aux chrétiens une parole commune, partant de ce que « le prophète Mohammed n’a rien apporté de fondamentalement nouveau » par rapport au message du Christ. C’est faire l’impasse sur la divinité du Christ que nie l’islam, mais reconnaître en revanche le Christ comme messie.
Les musulmans "non contre eux, mais avec eux"
La lettre demande donc aux chrétiens de considérer les musulmans « non contre eux, mais avec eux », à condition, cependant, que les chrétiens « ne déclarent pas la guerre aux musulmans à cause de leur religion, ne les oppriment pas, et qu’ils ne les expulsent pas de leur foyer », allusion à la Palestine ou l’Irak.
Le message invite les deux religions à une « compétition » dans l’amour du prochain : « Chrétiens et musulmans constituent plus de 55 % de la population mondiale, ce qui fait de la relation entre ces deux communautés religieuses le plus important facteur contribuant à une paix significative dans le monde. »
Et la lettre se conclut par ce verset du Coran, appel à reconnaître, pour les deux religions, un pluralisme non seulement de fait, mais de droit, cette diversité faisant partie du plan de Dieu : « Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule et même communauté ; mais Il a voulu vous éprouver pour voir l’usage que chaque communauté ferait de ce qu’Il lui a donné. »
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2317367&rubId=4078

Extrait de la lettre:
"(...)Conformément au Coran nous, en tant que musulmans, invitons les chrétiens à
s’accorder avec nous sur ce qui nous est commun, et qui constitue également l’essentiel
de notre foi et de notre pratique : les Deux Commandements de l’amour."
http://www.acommonword.com/

Vu du Vatican cela est bien un choc des civilisations! En effet, comment les "Mahométtants" peuvent-ils bien parler d'Amour?!
Vu du reste du monde, Benoit 16 et ses concepts pré-concile Vatican II sont bien un choc pour l'évolution de notre Civilisation!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire