mardi 18 mars 2008

SPECIAL IRAK: 5 ANS DE GUERRE, BILAN!

Irak, Le Pentagone avoue qu'il n'y avait pas de lien entre Saddam Hussein et Al-Qaida
http://www.lemonde.fr/web/article/reactions/0,1-0@2-3222,36-1022696,0.html
Cette étude, basée sur l'analyse de 600 000 documents officiels irakiens et sur des milliers d'heures d'interrogatoires d'anciens collaborateurs de l'ancien président irakien, "n'a trouvé aucune connexion directe entre l'Irak de Saddam [Hussein] et Al-Qaida". D'autres rapports, rédigés par la commission d'enquête sur le 11-Septembre ou encore par les services de l'inspecteur général du Pentagone, en 2007, étaient déjà arrivés à la même conclusion, mais aucune étude avant celle-ci ne reposait sur autant d'informations.
Selon le résumé de l'étude, disponible sur le site de la chaîne ABC, "Saddam Hussein soutenait des groupes terroristes et le terrorisme d'Etat était devenu un outil de routine du maintien du pouvoir", mais "les cibles privilégiées de cette terreur d'Etat étaient les citoyens irakiens". Sur son site, ABC rappelle qu'en 2004, le président américain George W. Bush avait déclaré, cité par le Washington Post : "La raison pour laquelle je continue de dire qu'il y a un lien entre l'Irak, Saddam et Al-Qaida est parce qu'il y a un lien entre l'Irak et Al-Qaida." Un an plus tôt, c'était le vice-président de l'époque, Dick Cheney, qui déclarait sur NBC : "Nous savons qu'il (Saddam Hussein) a de nouveau essayé de fabriquer des armes nucléaires et nous savons qu'il entretient des relations de longue date avec des groupes terroristes, dont Al-Qaida."
http://abcnews.go.com/images/Politics/Saddam%20and%20Terrorism%20Redaction%20EXSUM%20Extract.pdf

L'invasion de l'Irak, une guerre à 3.000 milliards de dollars, par le prix Nobel d'économie 2001
http://www.lesechos.fr/journal20080317/lec1_idees/4701122.htm?xtor=EPR-1000
Dans notre dernier livre « The Three Trillion Dollar War », Linda Bilmes et moi-même estimons à 3.000 milliards de dollars, au bas mot, le coût économique de la guerre pour les Etats-Unis. A cette somme, il convient d'ajouter 3.000 autres milliards supportés par le reste du monde. C'est beaucoup plus que ce qui avait été anticipé. L'équipe Bush n'a pas seulement trompé le monde sur le coût possible de la guerre, elle a aussi cherché à en dissimuler l'ampleur une fois les opérations lancées.
Il n'y a là rien de surprenant. L'administration Bush a menti sur à peu près tout le reste, des armes de destruction massive de Saddam Hussein à ses liens supposés avec Al-Qaida.
L'administration Bush avait dit que la guerre coûterait 50 milliards de dollars. C'est désormais le montant que les Etats-Unis dépensent en Irak tous les trois mois. Pour un sixième du coût de la guerre, ils pourraient remettre leur système de sécurité sociale sur pied pour plus d'un demi-siècle, sans réduire les allocations ni augmenter les cotisations.

Le gouvernement a tenté de cacher le coût de la guerre au public américain. Des groupes de vétérans ont dû faire appel au Freedom of Information Act (loi sur la liberté d'information) pour que soit révélé le nombre total de blessés - 15 fois celui des morts. Quelque 52.000 vétérans de la guerre d'Irak souffrent déjà de syndromes de stress post-traumatique. On estime que les Etats-Unis devront fournir des pensions d'invalidité à 40 % du 1,65 million de soldats déjà déployés. Au final, la facture risque de s'élever à plus de 600 milliards de dollars (à son cours actuel) en soins médicaux et pensions d'invalidité.
Cette guerre n'a profité qu'aux compagnies pétrolières et aux sociétés de défense. Le cours de l'action Halliburton, ancienne société du vice-président américain Dick Cheney, est monté en flèche.
Les milliers de morts violentes ont insensibilisé la plupart des Occidentaux : un attentat faisant 25 morts ne semble plus digne de passer aux informations. Les études statistiques des taux de mortalité avant et après l'invasion en disent long sur la triste réalité. Elles suggèrent, en effet, que le nombre de morts est passé d'environ 450.000 durant les quarante premiers mois de la guerre (dont 150.000 morts violentes) à 600.000 aujourd'hui.
Au regard du poids des souffrances humaines, il peut sembler déplacé de parler de coûts financiers. Et il peut paraître nombriliste de se concentrer sur la charge supportée par les Etats-Unis, qui se sont lancés dans cette guerre en violation des lois internationales. Mais ces énormes coûts ont des répercussions qui vont bien au-delà des prévisions budgétaires.

« Il n'existe pas de repas gratuit », dit un dicton américain. Il n'existe pas non plus de guerre gratuite. Les Etats-Unis - et le reste du monde - n'ont pas fini de payer le prix de cette guerre. J'aurai l'occasion de l'expliquer dans une prochaine chronique.
JOSEPH E. STIGLITZ, prix Nobel d'économie 2001, est professeur à l'université Columbia (New York).

Irak : les 80 000 janissaires de l'Amérique!
http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2008/03/11/irak-les-janissaires-de-l-amerique_1021452_829254.html
L'idée, qui, comme dit le général David L. Petraeus, commandant en chef du corps expéditionnaire, "a largement contribué" à la baisse de 60% à 70% des attaques et des attentats depuis huit mois, était tellement simple que certains, dans les chancelleries, se demandent pourquoi il a fallu près de 4000 soldats tués, 29 000 blessés et, selon l'OMS, au moins 150 000 victimes irakiennes, pour en arriver là
Aujourd'hui, les supplétifs sont autour de 80 000, de confession sunnite à 82%, et "anciens terroristes pour au moins la moitié d'entre eux", glisse un officier supérieur chiite. Le général Petraeus résuma sa motivation dans Time, le 11 février : "On ne peut pas tuer toute une insurrection, on ne peut pas vaincre tout le monde. Il faut les retourner." En apparence, c'est fait. La seule question qui angoisse la région est de savoir pour combien de temps… Répartis dans près de 150 milices supplétives, "les Fils d'Irak" sont essentiellement basés dans la moitié nord du pays.(...)

Revoir aussi l'émouvant reportage sur Arte: "Bagdad, le Bac sous les bombes", où l'on voit cette jeunesse sacrifiée, chantant malgré tout, le soir après l'école, du McCartney, et porter des casquettes "NY PD"...
De cette occupation militaire, fruit de nos peurs irrationnelles, nous n'avons pas encore brisé tous les rêves de ces gosses de Bagdad. jusqu'à quand?

http://www.arte.tv/fr/Etats-Unis--Elections-2008/Irak--mission-accomplie-_3F-/Irak--mission-accomplie-_3F-/1966762.html

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