mercredi 12 mars 2008

Salon du Livre de Paris, Israel, le sionisme et la négation de la culture Arabe.

"Tout écrivain israélien devrait, au fond de sa conscience, boycotter le Salon du Livre de Paris"

Pourquoi avoir lancé cet appel au boycott ?
"Il y a plusieurs problèmes. Le premier problème c’est que notre gouvernement, notre ambassade, qui ont fait la sélection, n’ont choisi que des écrivains d’expression hébraïque en excluant, de fait, deux tiers de la scène israélienne : or celle-ci compte une énorme communauté d’expression russe, ainsi qu’une communauté d’expression arabe. C’est donc très réducteur. Le deuxième problème, c’est le choix arbitraire des écrivains fait par des bureaucrates de l’ambassade qui ont exclu des grandes figures comme notre poète national Nathan Zach. Pourtant il écrit en hébreu ! Le troisième problème, c’est que l’État israélien considère que les écrivains sont des agents de propagande(...)"
Benny Ziffer, rédacteur en chef du supplément littéraire d’Haaretz, le principal quotidien israélien. Il est à l’origine de l’appel au boycott des écrivains israéliens au Salon du Livre de Paris.

«La solidarité avec les Arabes israéliens? Un principe de vie»
Ron Barkaï, ecrivain israélien


"Je ne pense pas qu’un Etat qui maintient une occupation, en commettant quotidiennement des crimes contre des civils, mérite d’être invité à quelque semaine culturelle que ce soit. Ceci est anti-culturel ; c’est un acte barbare travesti de culture de façon cynique. Cela manifeste un soutien à Israël, et peut-être aussi à la France, qui appuie l’occupation. Et je ne veux pas, moi, y participer."
Aaron Shabtai, poète israélien
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6007



"La décision d’associer le Salon du Livre, cette année, à la célébration des soixante années d’Indépendance d’Israël ont amené beaucoup d’écrivains et d’artistes progressistes, Palestiniens et plus généralement Arabes, à s’en retirer, et à boycotter cette manifestation. On est fondé à supposer que les agressions génocidaires récentes d’Israël contre la bande de Gaza ne pourront qu’amener beaucoup de leurs collègues à faire de même.
Je suggère que nous convenions ensemble d’une nouvelle date, en-dehors des journées de tenue du Salon du Livre, afin de ne pas être associés à sa célébration de l’indépendance d’Israël, ainsi qu’à son total déni de la Nakbah palestinienne."

Ilan Pappé, historien israélien
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ilan_Pappé
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article4866

Communiqué de l'UJFP:
Le Salon du Livre a choisi de faire d'Israël son invité d'honneur pour les 60 ans de la naissance de cet Etat. Nous avons d'emblée dénoncé ce choix au moment où cet Etat viole systématiquement le droit international, nie les droits du peuple palestinien, multiplie les crimes de guerre. Mais cela ne nous paraissait pas suffisant.(...°
Boycotter Israël, ce n'est pas boycotter les Israéliens qui en Israël même se battent contre les crimes de leur gouvernement et de leur armée. Quand nous avons boycotté l'Afrique du Sud, nous n'avons pas boycotté l'ANC ni les écrivains blancs anti apartheid.
Nous ne laisserons pas Israël occuper le salon du livre et prendre en otage les deux cent mille visiteurs du salon sans contradiction.
http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=362



Rencontres et Débats au salon du Livre:
http://www.lafabrique.fr/chronique.php3?id_article=82
Note de l'editeur LA FABRIQUE, Eric HAZAN:
Nous sommer de "boycotter le Salon" n’a absolument aucun sens. Ce n’est pas une position politique, c’est une réaction épidermique qui aboutirait à saboter la seule démonstration de résistance organisée contre le "camp de la paix" d’Amos Oz et consorts. Qu’on ne compte pas sur nous pour un tel renoncement.
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6127



Que l'hébreu soit une langue à l'honneur du salon du Livre de Paris, oui. La richesse de la scène culturelle israélienne le justifie. Que l'Hebreu soit l'unique langue et culture lorsqu'Israël est invité au Salon, non. Il y a des auteurs qui écrivent en yiddish, en russe (la commununauté russophone est importante) et bien sur, surtout un quart de la population qui est arabe.
Il s'agit alors d'une négation de la culture arabe millénaire dans la Palestine historique et de sa langue.
Comment participer à ce regard qui sent mauvais le concept raciste de la pureté de l'identité juive, de la séparation ethnique, un des pilliers du sionisme nationaliste actuel?

Quand on demande le boycott des JO de Pekin, ce n'est pas contre les sportifs, le sport ou les JO eux-mêmes. Le problème du Salon du Livre, c'est un pays qui terrorise des millions d'individus mis à l'honneur par le pays des Droits de l'Homme pour inaugurer un évènement culturel. Le problème c'est la relation culture-politique. Aucun chef d'Etat ne devrait inaugurer un tel Salon. La culture ne devrait pas être au service du politique. Surtout pour ce genre de politique. C'est utopique, je sais.
Quand les grand écrivains que sont Amos OZ et David Grossmann ne dénoncent pas la terreur à Gaza, la punition collective de tout un peuple emmuré, on se demande quels gardiens des valeurs de paix et d'indépendance politique, sont-ils. Je rappelle aussi qu'au début de la dernière invasion du Liban, ils considéraient cette agression juste! Il aura fallu la mort du fils de Grossmann pour que celui-ci émette des réserves quant à l'opportunité de cette guerre.
Rappelons aussi que ceux qui boycottent ce salon doivent en organiser un apolitique en parallèle.
Parler d'autodafés, de bruler des livres, d'antisémitisme, on voit là qu'on occulte volontairement le sujet.
Concernant les boycotts, Finalement, c'est Israël qui boycotte lui-même sa part d'altérité, de diversité culturelle et une partie de son Histoire. C'est la sélection culturelle et raciale , conséquences de ses choix politiques.
Quand au boycott arabe, je le comprend, mais je préfère lutter devant mes opposants.

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