jeudi 30 septembre 2010

Survivant de la Shoah vers gaza: "un devoir de protester!"

‎"C'est un devoir sacré pour moi en tant que survivant [de la Shoah, NDLR] de protester contre la persécution, l'oppression et l'enfermement de tant de gens, dont plus de 800 000 enfants à Gaza", a expliqué l'un des passagers, Reuven Moshkovitz, un Israélien de 82 ans.

Droit au Retour

Un petit rappel de la Résolution onusienne du 11 décembre 1948 qui “Décide qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les Gouvernements ou autorités responsables“. Cinquante-trois ans plus tard, la référence de l’Initiative arabe témoigne de l’irréversibilité de l’histoire puisqu’il n’est plus question que de trouver une solution “juste et négociée” (donc acceptée par Israël), à la question des réfugiés.

Poésie mystique des Indiens d'Amérique.

Les fleuves coulent
Les mers chantent
Les océans grondent
Qui suis-je Un grain de sable
Sur la grève immense
Et qui suis-je pour me demander
Qui suis-je. N'est-ce pas assez d'être.

Texte d'indiens Amérique

mercredi 25 août 2010

De "Juin 40 ou les paradoxes de l'honneur"...à l'Eté 2010 ou l'Etat de déshonneur.

"Naufrage, faute tragique, impardonnable défaite, on ne trouve pas de mots ou d'expressions assez désolants, aujourd'hui, pour évoquer les événements qui, entre le 10 mai et le 25 juin 1940, devaient conduire la France à un abaissement sans précédent.
A la qualité du désastre répondra celle de la reconquête".
Phillipe de Saint Robert


lundi 5 juillet 2010

Du Fanatisme religieux par Voltaire

Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui en conséquence est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?

vendredi 4 juin 2010

La civilisation malade, par Aimé Césaire

"Une civilisation qui s'avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux a ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde..." 

Aimé Césaire.
Extrait du livre publié en 1950: Discours sur le Colonialisme.

mercredi 2 juin 2010

la Terre, la force des Mots et Mahmoud Darwish


La terre nous est étroite
La terre nous est étroite. Elle nous accule dans le dernier défilé et nous nous dévêtons de nos membres pour passer. Et la terre nous pressure. Que ne sommes-nous son blé, pour mourir et ressusciter. Que n'est-elle notre mère Pour compatir avec nous. Que ne sommes-nous les images des rochers que notre rêve portera, Miroirs. Nous avons vu les visages de ceux que le dernier parmi nous tuera dans la dernière défense de l'âme. Nous avons pleuré la fête de leurs enfants et nous avons les visages de ceux qui précipiteront nos enfants Par les fenêtres de cet espace dernier, miroirs polis par notre étoile. Où irons-nous, après l'ultime frontière? Où partent les oiseaux, après le dernier Ciel? Où s'endorment les plantes, après le dernier vent? Nous écrirons nos noms avec la vapeur Carmine, nous trancherons la main au chant afin que notre chair le complète. Ici, nous mourrons. Ici, dans le dernier défilé. Ici ou ici, et un olivier montera de Notre sang.

lundi 3 mai 2010

De la diversité sous Louis XIV, selon Antoine Houdar de La Motte

C'est un grand agrément que la diversité :
Nous sommes bien comme nous sommes.
Donnez le même esprit aux hommes,
Vous ôtez tout le sel de la société.
L'ennui naquit un jour de l'uniformité.
(Les amis trop d'accord)

Antoine Houdar de La Motte (né le 17 janvier 1672 à Paris où il est mort le 26 décembre 1731, est un écrivain et dramaturge français. Il tint une place importante dans la vie littéraire de son temps par ses écrits et par ses conceptions).
Un "Moderne" parmis les "Anciens" (Houdar de La Motte discuta également de la validité des conventions du théâtre classique, et notamment de la règle des trois unités :
« Je ne prétends [...] pas anéantir ces règles, écrivait-il dans son Discours sur la tragédie ; je veux dire seulement qu'il ne faudrait pas s'y attacher avec assez de superstition, pour ne les pas sacrifier dans le besoin à des beautés plus essentielles. »)

mardi 27 avril 2010

Le passeport magique du 11 Septembre!



Regardez bien! Ce passeport résiste au crash d'un avion sur une tour, au kerosène en fusion, et tombe miraculeusement en parfait état dans la main d'un passant anonyme...qui le remet en main propre à un agent du FBI avant que les tours ne s'effondrent...Cet agent, n'ayant relevé l'identité du passant.
No comment!
Je rapelle que les familles des victimes du 11 Septembre, ne sont pas satisfaites du peu de documents révélés par la justice américaine.

Je rappelle qu'ils souhaitent réouvrir l'enquète.  Pouvoir aussi faire le deuil. Ils n'ont accès à aucun souvenirs matériels. ceux ci ont été mis dans une décharge interdite car contaminé. Des parents fouillent néamoins cette colline dont ils ont retrouvé des restes humains de victimes!Odieux et indécent!
Je rapelle aussi qu'il y a eu très peu d'indemnisation des victimes, très peu d'inculpations et encore moins de condamnations des auteurs-inspirateurs présumés. je rapelle que selon le FBI , Ben Landen , n'est pas recherché pour les attentats du WTC ("Usama Bin Laden is wanted in connection with the August 7, 1998, bombings of the United States Embassies in Dar es Salaam, Tanzania, and Nairobi, Kenya. These attacks killed over 200 people. In addition, Bin Laden is a suspect in other terrorist attacks throughout the world").
Ce post n'a pas pour but d'accréditer des pseudos théories conspirationnistes du type "judéo-impérialistes" obscures. Celles ci- ayant souvent pour but:
1) de détourner l'opinion publique des vraies questions, douloureuses parfois.
2) de le troubler et d'inverser les responsabilités soit des terroristes, soit des forces régaliennes occidentales.
(si les théories étaient avérées, l'Etat serait donc "pourri "et il y aurait risque de disculper les mouvements terroristes. Et si les théories étaient infondé, et que les faits constatés étaient biens réels , avec comme responsabilité Al Qaeda, alors l'Etat américain aurait eut finalement bien raison d'intervenir en AfPac et Irak)...
Je souhait sortir de cette vision un peu manichéenne.

Et si la vérité etait un peu plus complexe?
Quelques hypothèses sans affirmer les thèses conspirationnistes habituelles:
En préambule, nous pouvons rappeler que la section de  désinformation/propagande, est un section présente et aussi importante que les autres sections dans tous les services de renseignement  du monde.

- Et si ce que nous avons vu avait pu être évité?
Afin de masquer l'echec et l'incompétence des services, il fallait grossir cet attentat, le rendre tellement machiavélique que meme hyper-préparés, aucun service compétent n'aurait pu le contrer.
Grossir l'évenement afin de détourner l'opinion des vrais problèmes, de l'echec de la prévention des services de sécurité.

-Et si ce que nous avons vu n'etait rien auprès de ce qui s'est passé? Les opérations terroristes du 11 Septembre 2001, seraient soit plus complexes soit plus simples ou plus terribles que ce qu'on nous a montré?

1)Un acte terroriste intérieur ( forces paramilitaires fascistes, actes isolé de psychopathe). Les plus gros actes terroristes aux USA le furent par ces groupes américains. Je rapelle que les attaques à l'Anthrax restent sans suite. La poudre venait d'arsenaux militaires US. Al Qaeda n'en serait pas responsable officiellement.
Objectif: externaliser le Mal pour en tirer un bénéfice géopolitique. Utiliser l'alibi ultime, manquant au gouvernement pour justifier une opération militaire extérieure.

2Une préparation encore plus machiavélique d'Al Qaeda. Par exemple: l'effondrement des tours par des explosifs cachés entre les étages (dixit les vidéos sur le site Reopen911), l'aurait été par ces terroristes. D'autres cellules non décelées auraient préparé plus en amont la destruction du site, tout comme l'effondrement mysterieux du batiment WTC n°7).
D'où l'hypothèse de ne pas le révéler au public afin de limiter la psychose.
Objectif: Mentir à l'opinion afin d'indiquer que malgré la terrible journée tout est dorénavant"under control".

3) Al Qaeda aurait bénéficié de soutiens de forces etrangères. (Courant Septembre 2001, nous apprenions que différents services secrets occidentaux enseignaient le détournement d'avion à leurs hommes...).Soutien au minimum logistique (hébergement par une cellule de l'ISI pakistanaise infiltrée par des sympathisans d'Al Qaeda, ou aide financières de princes saoudiens fanatisés...).
Dénoncer ouvertement l'Arabie Saoudite, et l'occuper militairement.. impossible! Et Pourtant... La plupart des terroristes étaient saoudiens et non irakiens ou afghans.
Objectif: Ne pas révéler de terribles informations pour ne pas bousculer l'ordre géopolitique et économiqeu mondial. Ne pas se froisser avec ses alliés (qui détiennent nos reserves énergétiques).

Ce ne sont que des hypothèses non totalement infondées. Quelques hypothèses dont la suite des évènements, 10 ans après, nous laissent perplexes sur les liens origines-causes-conséquences, couts et bénéfices des actions menées de part le monde par la diplomatie et l'armée américaine et l'Otan.

Revenons à l"exemple du jour plus précisément:
Dès le jour de l'attentat des WTC, une invraisemblable accumulation de résidus miraculeux et à charge fut apportée et laisse perplexe. Le cas du passeport de Satam Al-Suqami retrouvé au pied du World Trade Center est particulièrement emblématique.
Selon le récit officiel, ce document a traversé le crash sans être endommagé pour être ensuite retrouvé par "un passant non identifié" qui a eu la présence d'esprit de le donner à un enquêteur du FBI, tout ceci avant que les tours ne s'écroulent (NATIONAL COMMISSION ON TERRORIST ATTACKS UPON THE UNITED STATES, audience du 26/01/04), soit entre 8h46 et 9h59, malgré la panique qui régnait et la présence de milliers de papiers dans les rues !

Un bel article du Guardian.uk paru en 2OO1 pour étayer:Uncle Sam's lucky finds
On Sunday night the United States prepared for fresh strikes against new pockets of al-Qaida and Taliban fighters in Afghanistan. At almost exactly the same time, American intelligence revealed that they had uncovered an increase in money being transferred between groups of al-Qaida fighters. According to my reckoning, this is the 14th handy thing that American intelligence has discovered since September 11. Think back over the past six months and it becomes ineluctable: never in the history of modern warfare has so much been found so opportunely.
It started the day after the attacks on the twin towers, with the discovery of a flight manual in Arabic and a copy of the Koran in a car hired by Mohammed Atta and abandoned at Boston airport. In the immediate shocked aftermath of the attacks, these findings were somehow reassuring: American intelligence was on the case, the perpetrators were no longer faceless.

In less than a week came another find, two blocks away from the twin towers, in the shape of Atta's passport. We had all seen the blizzard of paper rain down from the towers, but the idea that Atta's passport had escaped from that inferno unsinged would have tested the credulity of the staunchest supporter of the FBI's crackdown on terrorism.
(...)
All these discoveries can't obscure four things that American intelligence agencies have notably failed to find.

First, even with a bloated expenditure exceeding Russia's total defence budget, they never managed to find out about September 11 before the event. Rhodri Jeffreys-Jones's new book, Cloak and Dagger: A History of American Secret Intelligence (Yale), shows how, almost since their 19th-century inception, American intelligence bureaux have invented or exaggerated a succession of menaces to defend their spiralling budgets and demonstrate their own usefulness while failing to tackle effectively other, more substantial threats.
Second, despite a reward of $2.5m offered at the end of January, the FBI still hasn't discovered those responsible for last year's anthrax attacks.
Third, American intelligence, tragically, didn't find Daniel Pearl, the US journalist kidnapped and murdered in Pakistan.
Fourth - and most spectacular - despite having highly sophisticated satellite tracking equipment, and offering a reward of $25m for information leading directly to his apprehension or conviction, they still haven't found Bin Laden.
Is this one reason why the US is talking about an attack on Iraq - a flexing of the military biceps to distract from flabby intelligence? Whatever the case, to find one training manual might be regarded as a stroke of luck. To find a shelf-full looks like desperation.

Une parole juive contre l’occupation de la Palestine

une très belle initiative récente et pragmatique publiée le 24 Avril dans l'Humanité, comme celle de mes amis de l'UJFP (Union française, Juive pour la Paix)

Par le CERCLE JUIF POUR UNE PAIX JUSTE (CJPJ)

Comment aller vers une paix juste et durable au Proche-Orient ?
Depuis les accords d’Oslo, plan « de paix » après plan « de paix » – du Quatuor à Annapolis –, toutes les tentatives de négociations ont échoué. Israël a poursuivi sans relâche la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. La lutte de résistance du peuple palestinien lui a coûté des milliers de victimes, de prisonniers. Cependant, malgré des sacrifices inouïs en Cisjordanie occupée et morcelée et à Gaza assiégée et meurtrie, le peuple palestinien ne se laisse pas détruire. Toute femme, tout homme épris de justice ne peut qu’être à ses côtés. La condition essentielle de la paix est une justice pour le peuple palestinien basée sur des fondamentaux :

– respect du droit international, des décisions de l’Assemblée générale de l’ONU ;
– levée du blocus de Gaza ;

– démantèlement des colonies et du mur dit « de séparation » ;
– instauration d’un État palestinien dans les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale ;
– négociations acceptées par toutes les parties pour résoudre la question des réfugiés palestiniens ;
– fin de l’impunité des responsables politiques et militaires israéliens coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Le mouvement mondial de solidarité avec le peuple palestinien – dans lequel nous nous inscrivons – a contribué à une prise de conscience sur la situation réelle au Proche-Orient et a popularisé la cause palestinienne dans tous les pays. Le massacre de Gaza par l’armée israélienne il y a plus d’un an a bouleversé le monde et provoqué une immense réprobation. Un mouvement de « boycott, désinvestissement, sanctions » (dit BDS) contre Israël se développe partout actuellement. Cependant, les tensions qui s’aggravent dans les territoires palestiniens ont leurs prolongements dans nos sociétés. L’instrumentalisation de la religion à des fins politiques ou celle du nationalisme à des fins ethnocentristes mènent et mèneront à la catastrophe. Toutefois, l’engagement pour la paix est lui aussi semé d’embûches  : – des militants axent leur combat contre le sionisme en remettant en cause la création d’Israël, refusant de facto le maintien d’un État israélien aux côtés d’un État palestinien  ; ils nient par idéologie la volonté des deux peuples  ;

– des courants d’extrême droite ou intégristes cherchent à instiller un antisémitisme sournois sous couvert d’antisionisme. Avec le camp du soutien au peuple palestinien, nous n’avons et n’aurons aucune complaisance pour ces groupes ;

– il existe également une tendance à rejeter le peuple israélien dans son ensemble, à confondre les dirigeants qui jouent sur les peurs et le peuple qui est ainsi manipulé. Nous ne confondons pas l’occupant et l’occupé, mais nous refusons toute vision manichéenne.

Nous – qui voulons porter une parole juive universaliste – sommes sans exclusive aux côtés de ceux qui, militants anticolonialistes en Israël et résistants en Palestine, œuvrent pour une paix fondée sur l’égalité et le respect des peuples et pour qu’Israël soit, sans discrimination, l’État de tous ses citoyens. Nous nous retrouvons pleinement dans le mouvement international des peuples pour une paix juste, afin de faire pression sur les dirigeants mondiaux et obtenir du gouvernement israélien les changements de politique qui s’imposent.

Dans ce mouvement, nous accordons une place particulière à l’opinion des Français juifs. La soumission du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) à la propagande de l’État israélien, son alliance avec des courants nostalgiques du colonialisme, son communautarisme nous paraissent porteurs d’un grave danger d’isolement et de désespoir chez les juifs. La résurgence d’actes antisémites – qui prennent parfois prétexte de la situation au Proche-Orient – est amplifiée par des structures mises en place par la propagande du mouvement pro-israélien qui n’hésitent pas à taxer d’antisémitisme toute critique de la politique israélienne.

L’enjeu actuel est d’aider l’opinion juive à dépasser son soutien inconditionnel à la politique d’Israël et à jouer son rôle dans l’amorce d’une solution de paix juste et durable au Proche-Orient. Nous pensons qu’il est nécessaire que les juifs entendent un discours qui les aide à sortir de cette impasse, de la même façon qu’aux États-Unis les lobbies prosionistes se voient actuellement contestés par des mouvements de juifs pour la paix condamnant la politique d’Israël. Les Israéliens ont naturellement besoin de sécurité  : ils ne la trouveront qu’avec la paix dans la justice.

C’est dans cet esprit que nous proposons un espace de réflexion et de débats où – sur les bases que nous énonçons – des femmes et des hommes pourront se retrouver sans exclusive, dans une recherche d’avancée commune. Sur la base du présent appel, tous les apports seront bienvenus. La paix a besoin de nous tous  !

(*) Doucha Belgrave, journaliste, Michel Bilis, directeur d’hôpital, Hervé Bismuth, enseignant-chercheur, Renée Blancheton-Sciller, retraitée de l’enseignement, Bernard Ebenstein, ancien maître de conférences à l’université de Limoges, Patrick Feldstein, responsable de centre médico-social, Georges Feterman, professeur, Serge Grossvak, directeur de centre social, Christine Jedwab, psychologue hospitalière, Jacques Jedwab, psychanalyste, Danielle Kahn, biochimiste, Roger Kahn, architecte, Jacques Lewkowicz, professeur des universités, Jean-François Marx, cadre de gestion retraité, André Meyer, militant associatif Forum pour un autre monde, Maya Vigier, lectrice-rédactrice, Max Weinstein, ancien résistant de l’Union de la jeunesse juive. Contact : cjpj@googlegroups.com

Afghanistan. Malalai Joya : « Pas de démocratie sous occupation »

L'Humanité du 20/02/10
La jeune députée afghane a été exclue du Parlement pour avoir dénoncé l’ingérence des puissances étrangères et les atteintes aux droits des femmes que permet la poursuite de l’occupation.
Dominique Bari : La conférence de Londres, qui s’est tenue fin janvier,a officialisé une négociation avec les dirigeants de l’ancien régime taliban.Que peut-il se passer  ?
Malalai Joya : Des millions de dollars ont été promis au régime de Karzai pour que les insurgés déposent les armes alors que des millions d’Afghans meurent de pauvreté. Cela va conduire à la réhabilitation des talibans, ils vont prendre le contrôle de la Loya Jirga, l’assemblée des anciens et des représentants des tribus qui doit se réunir prochainement. Croit-on pouvoir établir la démocratie avec de tels réactionnaires  ? Mais les talibans ne sont pas les seuls intégristes. Quand les États-Unis et leurs alliés ont renversé le régime du mollah Omar, ils ont installé à sa place d’autres fondamentalistes, des seigneurs de guerre alliés à l’Alliance du Nord, que dirigeait Massoud. Ce groupe ressemble aux talibans sur le plan des croyances. Au cours des dernières années, il y a eu toute une série de lois et de décisions de justice scandaleuses. Sous prétexte de réconciliation nationale, on a accordé l’immunité aux seigneurs de guerre et autres criminels de guerre connus, dont plusieurs siègent au Parlement. Ces anciens seigneurs de guerre ont des postes élevés, ils sont au Parlement, dans les ministères, l’administration judiciaire, et ils sont tous corrompus. Et voilà maintenant que l’ONU elle-même biffe de sa « liste noire » les noms d’anciens dirigeants talibans. Est-ce avec de tels actes que l’on construit l’avenir d’un peuple  ? À moins de lui faire croire que c’est l’usine Coca-Cola, inaugurée par le président Karzai dans la banlieue de Kaboul, dans notre pays pauvre où l’eau est une denrée précieuse, qui doit servir d’emblème des bienfaits du progrès occidental…

Dominique Bari : Vous avez été élueau Parlement en 2005.
Dix-huit mois plus tard, vous en étiez expulsée, pourquoi  ?
Malalai Joya : Lors de la cérémonie d’ouverture de la session parlementaire, j’ai présenté « mes condoléances au peuple afghan ». Ce qui évidemment n’a pas plu à de nombreux députés, qui se sont plaints d’être offensés. Ce sont ces seigneurs de guerre qui ont voulu mon exclusion. J’avais rappelé qu’ils avaient saccagé Kaboul pendant la guerre civile qui s’est déroulée de 1992 à 1996 et qu’ils étaient responsables de la mort de dizaines de milliers de personnes. J’ai dit qu’ils devaient être traînés devant les tribunaux internationaux. J’ai aussi dénoncé la corruption, alimentée par les milliards versés par la communauté internationale au nom de la reconstruction. Très vite je n’ai même plus pu. Ils coupaient aussitôt mon micro quand je demandais la parole et je devais crier à pleins poumons sous les insultes et les menaces. Des députés m’ont défendue, des hommes, des femmes, mais ils étaient peu nombreux. On m’a traitée de communiste et d’infidèle. Des injures suprêmes à leurs yeux. J’ai fini par comparer, lors d’un entretien télévisé, le Parlement à un zoo  ! Pire qu’une étable car, au moins, il y a des animaux qui servent à quelque chose.

Dominique Bari : À quoi vont servir les renforts de troupes annoncéspar Obama  ?
Malalai Joya : La guerre ne visait pas à apporter la démocratie et la justice ou à déraciner des groupes terroristes, elle a servi à pérenniser l’occupation, installer des bases militaires et à garder la mainmise sur la région où se trouvent de grandes ressources naturelles. Obama est comme Bush, voire pire puisqu’il intensifie la guerre, et la porte au Pakistan. Le gouvernement américain maintient une situation dangereuse pour rester plus longtemps en Afghanistan, et surveiller ainsi plus facilement des pays voisins comme l’Iran, le Pakistan, la Russie, l’Ouzbékistan. Si Obama ne retire pas ses soldats, il y aura plus de sang et plus de désastres. Regardez les bombardements de l’Otan. Dans ma province de Farah, en mai (2009 – NDLR) plus de 150 civils ont été tués. Ce massacre permet au monde d’entrevoir les horreurs auxquelles notre peuple fait face. Mais veut-on vraiment les voir  ? J’ai organisé une conférence de presse, un homme du village de Geranai, accablé de douleur, est venu expliquer qu’il avait perdu 20 membres de sa famille dans le massacre. N’aura-t-il pas envie, lui ou d’autres jeunes gens, de rejoindre les insurgés, même s’ils sont des intégristes  ?

Dominique Bari : Le sort réservé aux femmes sous le régime taliban avait fini par émouvoir l’opinion publique internationale.Qu’en est-il aujourd’hui  ?
Malalai Joya : La Constitution afghane contient des clauses concernant les droits des femmes. J’étais l’une des nombreuses déléguées, à la Loya Jirga de 2003, qui ont poussé fort pour leur inclusion, mais elle est marquée par la forte influence des fondamentalistes avec lesquels Karzai et l’Occident ont fait des compromis. Le texte fondamental a beau déclarer l’égalité entre les hommes et les femmes, le pays est régi selon la charia. La soi-disant démocratie de la Constitution officielle est bafouée systématiquement. Elle ne sert que de faire-valoir pour attirer les deniers de l’assistance internationale, généralement détournés. L’Afghanistan est aujourd’hui un pays où les femmes, souvent des gamines de quatorze ou quinze ans, qui fuient le domicile conjugal à cause de l’extrême violence, sont considérées comme criminelles et emprisonnées. On peut, certes, constater un retour des filles à l’école, mais les chiffres ne tiennent pas compte du nombre d’entre elles qui sont obligées de la quitter à cause des menaces pour leur sécurité et des pressions familiales pour se marier. Le suicide est devenu l’ultime arme des jeunes femmes désespérées, qui sont conscientes d’alternatives, mais qui savent qu’elles n’y auront jamais droit.

Dominique Bari : Et quelles sont, justement,ces alternatives  ?
Malalai Joya : Toutes les troupes étrangères doivent partir et les milices des seigneurs de guerre démantelées. La démocratie ne peut être établie par une occupation qui ne fait qu’étendre et renforcer la talibanisation de mon pays. Et c’est mon peuple qui en souffre. Si les États-Unis et les troupes de l’Otan qui occupent notre pays ne quittent pas volontairement l’Afghanistan dans un délai raisonnable, ils vont être confrontés à encore plus de résistance de la part des Afghans. Volontairement, les gouvernements occidentaux ne veulent pas voir que des gens se battent pour reconstruire leur pays dans la paix et la sécurité, en respect des droits de chacun et de chacune. Des partis, des associations démocratiques luttent le plus souvent dans la clandestinité. N’oublions pas que la Constitution interdit l’existence de partis laïcs qui ne se réfèrent pas au Coran. Les manifestations étudiantes contre les plus récents bombardements, tout comme les protestations de centaines de femmes, le mois dernier à Kaboul, montrent au monde la voie vers une réelle démocratie en Afghanistan. Il y a beaucoup de héros et d’héroïnes obscurs. Ils luttent dans leurs ville et village. Pourquoi aucun dirigeant occidental ne veut reconnaître l’existence même d’une force progressiste qui pourrait émerger et jouer un véritable rôle  ? Je ne perds pas espoir, nous avons besoin de l’aide des opinions publiques occidentales et, au cours de mes voyages, je me rends compte qu’elles bougent. Il y a eu des manifestations contre l’envoi de renforts, on ne croit plus à une « guerre juste ». La pression doit monter pour faire fléchir les gouvernements bellicistes.

D'autres articles sur Malalai Joya:
Malalai Joya, une femme en colère

Aucun reportage sur nos fiers soldats en action pour la paix en afghanistan ne changera cette idée qui monte:
L'Afghanistan est un fiasco financier, moral, politique et humain.
A egocier avec les taliban, L'Otan, nous montre qu'ils n'etaient donc pas un obectif prioritaire. A avoir laisser filer ben Laden, pourtant à portée de tir des soldats français, on sait aussi qu'il n'etait un objectif prioritaire.
Alors, Que faisons nous en Afghanistan?
Question objective, puisque nos gouvernants tiennent à y rester quitte à faire l'inverse de leurs promesses... (fin du terrorisme, d'Alquaeda, des Talibans, démocratisaton, scolarisation, égalité des droits des femmes, lutte contre la drogue, la corruption etc...)

lundi 26 avril 2010

Comment l'Otan traite de la drogue en Afghanistan

Ce pays , depuis l'arrivée de l'Otan produit 95% de l'Opium mondial..
Plusieurs strategies que l'Otan n'a pas su décider et s'y fixer ce qui est une faute grave:
1-laisser faire et ne pas l'aliener les chefs de guerre.
2_éradiquer les champs de pavots
3-leur acheter de la drogue ou acheter et développer des cultures de substitution un peu comme une"PAC afghane":
Le cout estimé est de 500 à 600 millions de dollars, par an pour defrayer le cultivateur afghan soit environ 5 jours d'opérations de l'armée américaine en Afghanistan...
(
sources: François Hesibourg, conférence au Senat)

Ce cout estimé montre le peu de volonté de nos gouvernements à travailler contre la drogue en Occident, et pour le développerment durable de l'Afghanistan, enfin, le peu de volonté de couper les sources de financement des Talibans...

La question est pourquoi? alors que les milliards de nos impots ne manquent pas....
Devrons nous faire confiance en nos dirigeants sur ce sujet quadnd il décide d'y envoyer nos Fils, et quand ils se glorifient de succès?
Il y aura t il un droit d d'inventaire et de regard?
Est ce digne de nos valeurs et de celles que nous tentons de véhiculer ( par les armes)?

De la richesse de la Nation, par Ada Bessomo

"la fierté d'une belle nation passe d'abord par la force d'une culture diversifiée juste et unie" Ada Bessomo

le Mythe utile d'Al Qaeda,par Alain Chouet, DGSE


aperçu

Comment avons nous fait rayonner le mythe Al Quaeda....

Rien n'aura été fait depuis 10 ans pour lutter contre le substrat idéologique et financier de cette "nébuleuse".
L'Occident frappe militairement sans grand discernement un peu partout. Ce qui genere l'aversion croissante des populations...
Des centaines de milliards de dollars dépensés.. A quelles fins réelles????

lundi 19 avril 2010

les Inocents de Guantanamo

A lire sur 20mn.ch:
"Lawrence Wilkerson, chef d'état-major de l'ancien chef de la diplomatie américaine Colin Powell, affirme dans une déclaration jointe à une plainte d'un prisonnier de Guantanamo, que l'ancien vice-président Dick Cheney et l'ex-secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld savaient que la majorité des personnes détenues en 2002 sur la base, soit à l'époque 742, étaient innocentes mais qu'il était «impossible politiquement de les relâcher».

Quel signe envoyé au monde de la part de la première puissance et ses alliés!!
Ce que les avocats et journalistes supposaient a bien été confirmé.
Qui jugera ce qui a causé tant de souffrances sinon au moins tant de mal-entendus et de mensonges politiques à l'encontre du Peuple qui vote?
Quel message moral adressé au monde, en utilisant les outils de nos enemis dont nous combattons leurs valeurs!
Restons nous credible aux yeux du monde?
Les néoconservateurs qui parlent de déclin moral et civilisationnel de l'Occident d'une main, pervertissent leur message de l'autre.
S'il y a bien un declin moral, je leur attribue une large part de responsabilité dont ils devront etre comptable devant les Nations.

Du progrès démocratique

« Le véritable progrès démocratique n’est pas d’abaisser l’élite au niveau de la foule, mais d’élever la foule vers l’élite. » Gustave Le Bon

mardi 16 mars 2010

La violence n'est pas toujours religieuse au Nigeria!

Où quand on veut se séparer de son chien on dit qu'il à la gale... ici,l'Islam et ses coryants du monde seraient encore responsables de massacres. Observons de plus près le contexte:

Le conflit au Nigeria n’est pas a priori « religieux ». Il n’est pas non plus purement « intercommunautaire » ou « ethnique » ou « social ». Il est tout cela en même temps.
Selon l’archevêque catholique d’Abuja, Mgr John Onaiyekan, « on ne se tue pas à cause de la religion, mais pour des revendications sociales, économiques, tribales, culturelles ». Dans une interview à Radio Vatican le 7 mars, il a fait cette précision : « Il s'agit du conflit classique entre bergers et agriculteurs, mais les Fulani (les agresseurs, ndlr) sont tous musulmans et les Beroms (les victimes, agriculteurs, ndlr) sont tous chrétiens. » Les principaux responsables musulmans (non intégristes) tiennent le même discours et condamnent avec la plus grande fermeté toute violence au nom de la religion.
Le conflit au Nigeria se joue aussi sur fond de crise sociale et économique. Jos, au centre du pays, capitale de l’Etat du Plateau, est une grande ville réputée pour ses commerces. Située dans une région où la terre est relativement fertile, elle attire des personnes à la recherche d’une vie meilleure. Problème : Jos est sur la frontière entre la zone dominée par l’islam (au Nord) et celle dominée par les chrétiens (au Sud). Les Fulani sont musulmans et réclament le droit à des terres qui appartiennent ou ont appartenu à des ethnies majoritairement chrétiens. La pauvreté généralisée renforce les clivages et rend la situation explosive. L’Etat nigérian est beaucoup trop faible pour protéger efficacement les citoyens contre les violences sporadiques.
Ainsi, des éleveurs Fulani, en l’occurrence musulmans, ont pu envahir le 7 mars par exemple le village de Dogo Nahawa. Au milieu de la nuit, ils ont brûlé les maisons et tué leurs occupants avec des machettes. Les victimes sont essentiellement des enfants et des femmes. Les guerres africaines contemporaines tuent essentiellement les enfants et les femmes.
Au total, quelque 13 500 personnes ont été tuées dans ce genre de violences depuis la fin de la dictature militaire en 1999.
Si vous lisez l'anglais, nous pouvons recommander cet article de l'hebdomadaire The Economist qui explique brillamment la situation (cliquez ici).

Vous pouvez aussi consulter ce très bon article du Monde fait par un envoyé spécial (cliquez ici):
"A la base de ces "tensions" se trouve le concept d'indigénéité. Une particularité nigériane, accordant à certains groupes ethniques, dans des régions invariablement mélangées, une sorte de certificat de "premier arrivé sur place". Souvent contestable d'un point de vue historique, cette notion a surtout des effets toxiques, car aux "indigènes" sont opposés les "colons", arrivés plus récemment.

"Les gouvernements locaux déterminent qui sont leurs propres indigènes", rappelle le chercheur Philip Ostien, dans un rapport pour la Fondation Volkswagen. Les autorités locales distribuent des "certificats d'indigénéité", indispensables pour obtenir notamment un emploi dans l'administration, le premier employeur de la région.

Or Jos est une zone de contact entre le Nord, à majorité musulmane, et le Sud, à majorité chrétienne, mais aussi une destination de migrations internes.
Depuis plus d'un siècle, des habitants de tout le Nigeria sont venus s'établir dans la région du Plateau, où les terres étaient fertiles et où l'exploitation de l'étain créait des opportunités pour les commerçants. Pendant de nombreuses années, la ville de Jos a été une destination de choix pour d'autres nouveaux venus, notamment beaucoup de missionnaires chrétiens. D'ailleurs, des Berom musulmans et des Fulanis chrétiens vivent à Jos.

Cela n'empêche pas les deux groupes de se laisser persuader que des préparatifs d'extermination sont en cours chez leurs ennemis, alors que le nerf de la violence est à chercher du côté des luttes pour le pouvoir local. Le gouverneur Jonah Jang va devoir ramener le calme et ce ne sera pas facile. Cet ancien officier de l'armée de l'air, qui avait été gouverneur militaire dans les années 1980 sous le régime du général Babangida, a été chassé de l'armée par ce dernier.
Depuis, après des études de théologie, il est devenu titulaire d'un diplôme de divinité de l'Université de théologie du nord du Nigeria et a embrassé une carrière de pasteur parallèlement à sa carrière politique. Un mélange des genres qui est le reflet de la situation à Jos."

samedi 13 mars 2010

La liberté d'un peuple, par Bernanos

Il faut beaucoup de prodigues pour faire un peuple généreux, beaucoup d’indisciplinés pour faire un peuple libre, et beaucoup de jeunes fous pour faire un peuple héroïque."
Georges Bernanos

vendredi 26 février 2010

Bariza Khiari, sénatrice: "la burqa, les minarets, l’identité nationale… ça suffit"

Née en 1946, Bariza Khiari est la première sénatrice musulmane de France (PS), juge à la Haute Cour de Justice de la République, et chevalier de l’Ordre national du mérite. Elle raconte son expérience.

"J’ai envie de vous parler d’un islam que vous ne connaissez pas. D’un islam familial, tranquille, plus attaché à l’essence des choses qu’à l’observance des dogmes, un islam fait d’amour, de culture, de poésie, de musique, d’enchantements. J’appartiens à une famille confrérique soufie, venue en France depuis l’Algérie quand j’étais encore bébé. Je suis donc une musulmane sunnite de rite malékite et de tradition soufie. Et notre islam, comme celui de la grande majorité des musulmans, est un islam complètement apaisé, ouvert, tolérant, en cohérence avec la tradition laïque française.

C’est pourquoi je ne me reconnais pas dans les discours actuels. Il y a tant de méconnaissance... Le grand penseur soufi Ibn Arabi disait : "Les hommes sont les ennemis de ceux q’ils ignorent". Pour masquer cette ignorance, certains affichent le plus grand mépris pour l’islam. On parle de culture judéo-chrétienne, en oubliant, en excluant le troisième pilier du socle abrahamique qu’est l’islam. Quand on sait qu’il y a maintenant 5 ou 6 millions de musulmans en France et qu’on ne parle de leur religion que sous l’angle d’une idéologie à combattre alors qu’elle est une spiritualité, je me sens mal, très mal. Répétons-le, l’islam fait partie de la tradition d’Abraham, l’islam n’est pas en rupture avec le judaïsme et le christianisme, il en est le continuum. Mais on ne parle que des choses qui divisent, jamais de ce qui rassemble. Il ne faut pas s’étonner ensuite, qu’il y ait des crispations, des conflits, des incompréhensions. Je témoigne aujourd’hui, parce que l’on doit retourner cette stigmatisation de l’islam en occasion pour les musulmans qui vivent leur foi paisiblement de s’exprimer.

Suis-je une citoyenne à part ? Non, je suis une citoyenne à part entière. L’islam n’a rien à voir avec mon identité française. Pour plagier la célèbre phrase de Raymond Aron interrogé sur sa judéité, je dis « je suis française, citoyenne française, et je reste en fidélité avec la tradition qui m’a portée ». Je revendique mes origines arabo-musulmane et je les assume parce que l’inverse serait faire injure à toute la chaine de mes ancêtres. C’est une richesse pour moi, ma colonne vertébrale. Et je suis aussi profondément laïque, en considérant que la laïcité est la matrice qui surplombe nos identités multiples, notre maison commune. L’acceptation de la diversité ethnique culturelle ou cultuelle est le test de crédibilité de la laïcité. L’islam est parfaitement compatible avec cette extraordinaire République, j’en suis la preuve concrète. Ce n’est du reste pas la religion qu’il faut combattre mais le pacte républicain qu’il faut rétablir de toute urgence.

Comment voulez-vous que les jeunes des quartiers aient un sentiment d’appartenance quand ils envoient 900 C.V. et qu’on ne leur répond même pas, alors que la loi sur le C.V. anonyme a été votée par les deux chambres mais que les décrets ne sont toujours pas prêts ? Quand à la frontière de sa cité, on est arrêté dix fois par jour pour un contrôle au faciès? Quand il y a une justice à deux vitesses, et que les exactions commises par les forces de l’ordre aboutissent à des non-lieux faciles? Quand on devient l’otage du système politique dès qu’une élection se profile à l’horizon ? Quand les uns prétendent incarner les Lumières et le primat de la raison sur la foi et où les autres sont renvoyés aux ténèbres et à l’aveuglement religieux ? Quand dans l’armée, au moment de recevoir leur grade, quelques méritants musulmans, engagés sous les drapeaux pour risquer leur vie pour la France, voient leurs supérieurs tremper leurs galons dans la bière et les obliger à boire avant de leur remettre, comme cela a eu lieu récemment ?

Les discours sur la burqa, les minarets, l’identité nationale… ça suffit ! La question de la religion est seconde par rapport aux questions majeures que sont le logement, le travail, l’éducation. A-t-on vu les quartiers flamber au moment de l’affaire des caricatures du Prophète ? Non, parce que les jeunes, eux, ne se trompent pas de sujets. Aujourd’hui, j’en appelle à cesser ce débat à visée électoraliste. Il ne sert qu’à cacher la question sociale et alimente l’islamophobie comme l’islamisme."

Le Liban crée une fête nationale islamo-chrétienne

Paru cette semaine dans La Vie:
Le projet est de faire de la figure de la Vierge Marie, vénérée dans les deux religions, un élément de cohésion national. En effet, l’Évangile et le Coran relatent tous deux l’Annonciation de l’Ange Gabriel à Marie, et le mystère de la naissance virginale de Jésus. Pour les musulmans toutefois, Marie (Maryam) n'est que la mère du prophète Jésus (Issa); elle n'est nullement celle qui va mettre au monde le fils de Dieu, celui que les chrétiens considèrent comme le Christ.
Cette initiative a été préparée par une délégation islamo-chrétienne, et portée devant le gouvernement il y a quelques jours, afin qu'il officialise une décision prise en 2009 déjà. Celui-ci reconnaît ainsi que la place très importante de la dévotion à Marie, tant chez les chrétiens que chez les musulmans, constitue un point d'union entre les Libanais de toutes confessions. Suite à cette décision politique qu'ils qualifient d'historique, les promoteurs de cette fête espèrent bien faire des émules dans d'autres pays.
Car les acteurs du dialogue interreligieux travaillent dans ce sens depuis plusieurs année. Des célébrations communes de l'Annonciation sont notamment organisées dans le sanctuaire de la Vierge de Harissa, le plus grand du Liban, au nord de Beyrouth, ou au collège jésuite Notre-Dame de Jamhour sur le thème "Ensemble autour de Marie-Notre-Dame". Cette dernière initiative reçoit un très bon accueil de la part des Libanais. Des délégations étrangères, notamment d'al-Azhar, s'y associent, et chaque année, témoignages, prières et chants font de cette rencontre un évènement national retransmis en direct par la télévision et suivi par des centaines et des centaines de milliers de téléspectateurs dans le monde.
Au-delà de son aspect symbolique, cette nouvelle fête nationale sera chômée.

Il y a encore des gens de bonne volonté sur terre, et même sur les zones de fractures de l'humanité!
meme si elle se déroulait de façon imparfaite, cela fera date dans l'Histoire des monothéismes (20 siècles de christianisme et 13 d'Islam).
Personnellement, j'opterai pour un grand Yom Kippour monothéiste.
Ce serait un beau geste dans cette Humanité contemporaine qui doit apprendre l'alterité avec bienveillance et confiance.

samedi 23 janvier 2010

Chronique n°3: Notre Histoire n'est pas aussi blanche qu'elle n'y parait!

Quand on a posé la première pierre de la mosquée de Paris, le maréchal Lyautey a fait un très beau discours. Il a déclaré :
« Quand s’érigera le minaret que vous allez construire, il montera vers le beau ciel de l’Ile de France qu’une prière de plus dont les tours catholiques de Notre-Dame ne seront point jalouses. »

Chronique n°2: Notre Histoire n'est pas aussi blanche qu'elle n'y parait!

Mme Assia Djebar, ayant été élue par l’Académie française à la place laissée vacante par la mort de M. Georges Vedel, y est venue prendre séance le jeudi 22 juin 2006, et a prononcé le discours suivant (extrait de la conclusion du discours):

(...)Dès l’âge de mes quinze ans, j’ai adhéré à une conception fervente de la littérature. « J’écris pour me parcourir » disait le poète Henri Michaux . J’ai adopté, en silence, cette devise.

(...)Dire, sans grandiloquence, que mon écriture en français est ensemencée par les sons et les rythmes de l’origine, comme les musiques que Bela Bartok est venu écouter en 1913, jusque dans les Aurès. Oui, ma langue d écriture s’ouvre au différent, s’allège des interdits paroxystiques, s’étire pour ne paraître qu’une simple natte au dehors, parfilée de silence et de plénitude.

Mon français s’est ainsi illuminé depuis vingt ans déjà, de la nuit des femmes du Mont Chenoua. Il me semble que celles-ci dansent encore pour moi dans des grottes secrètes, tandis que la Méditerranée étincelle à leurs pieds. Elles me saluent, me protègent. J’emporte outre Atlantique leurs sourires, images de « shefa’ », c’est-à-dire de guérison. Car mon français, doublé par le velours, mais aussi les épines des langues autrefois occultées, cicatrisera peut-être mes blessures mémorielles.

Mesdames et Messieurs, c’est mon vœu final de « shefa’ » pour nous tous, ouvrons grand ce « Kitab el Shefa’ » ou Livre de la guérison (de l’âme) d’Avicenne/Ibn Sina, ce musulman d’Ispahan dont la précocité et la variété prodigieuse du savoir, quatre siècles avant Pic de la Mirandole, étonna lettrés et savants qui suivirent...

Je ne peux m’empêcher pour conclure, de me tourner vers François Rabelais, « le grand traverseur des voies périlleuses », comme l’appelle François Bon-Rabelais donc qui, à Montpellier, pour ses études de médecine, dut se plonger dans ce Livre de la guérison. Dans sa lettre de Gargantua à Pantagruel, en 1532, c’est-à-dire un siècle avant la création de l’Académie par le cardinal de Richelieu, était déjà donné le conseil d’apprendre « premièrement le grec, deuxièmement le latin, puis l’hébreu pour les lettres saintes, et l’arabe pareillement. » Gargantua ajoutait aussitôt au programme : « du droit civil, je veux que tu saches par cœur tous les beaux textes ».

C’est pourquoi, Mesdames et Messieurs, j’imagine qu’en ce moment, au dessus de nos têtes, François Rabelais dialogue dans l’Empyrée avec Avicenne, tandis que je souris, ici au Doyen Vedel auquel grâce à vous, aujourd’hui, je succède.

Chronique n°2 de la "Parole Libérée" ou du gros rouge qui tache le drapeau!

Estrosi, le poivrot niçois et l'identité allemande de l'entre deux guerres ou quand la maladresse et l'ignorance aboutissent à l'indécence crasse!

Christian Estrosi, le 26 novembre, a déclaré : "Si, à la veille du second conflit mondial, dans un temps où la crise économique envahissait tout, le peuple allemand avait entrepris d'interroger sur ce qui fonde réellement l'identité allemande, héritière des Lumières, patrie de Goethe et du romantisme, alors peut-être, aurions-nous évité l'atroce et douloureux naufrage de la civilisation européenne.") En manifestant d'ailleurs une ignorance de l'histoire tout à fait extraordinaire. Car la réalité de l'histoire allemande de l'entre-deux-guerres, c'est que ce n'était pas qu'un débat sur l'identité nationale. La différence était que les nazis étaient vraiment antisémites. Ils y croyaient et ils l'ont montré. La France n'est pas du tout dans ce schéma.


Poutant, il a bien eut lieu ce débat identitaire, et il a aboutit à la Nuit de Cristal!
Demandez aux Juifs survivants , ils vous diront ce à quoi peut tendre un débat sur l'identité d'un peuple, d'une nation, d'une race. quand on ne sait plus de quel artifice jouer pour rassembler ses concitoyens à la veille d'élections et lui cacher son propre echec politique.
No Comment!



chronique n°1: Notre Histoire n'est pas aussi blanche qu'elle n'y parait!

vendredi 22 janvier 2010

RAYHANA AGRESSÉE : UNE FÉMINISTE QUI DÉRANGE ?

Une comédienne d'origine algérienne Rayhana, connue pour son franc-parler et ses convictions libertaires a été agressé mardi 15 Janvier par des hommes qui lui ont jeté de l'essence et un mégot de cigarette en pleine face. lire la news sur ParisMatch.fr.

La condamnation et la médiatisation de ce fait ont été quasi confidentielles, quand on sait comment, si l'artiste avait été d'une autre religion ou culture, la victime aurait pu devenir un symbole national. Que sont devenus nos célèbres "intellectuels" aux plaintes coordonnées avec leurs sorties de leurs livres, garants de notre morale républicaine?
Moraliste à la carte, BHL ets plus en verve pour défendre son ami cinéaste pédophile. Le snobisme absolu du bobo parisien.
Ce qui m'étonne le plus c'est que les islmaophobes à la gachette facile, n'aient pas tiré à vue ni sur ces terroristes, ni en les amalgamant avec les integristes , comme à l'accoutumée, les français musulmans.
J'ai une petite idée: Rayhana nous indique aujourd'hui sur RMC dans l'emssion "La grande gueule du jour", qu'elle est opposée, toute féministe qu'elle est à une loi contre la burqa ( inutile, risque de stigmatisation de l'ensemble musulman et d'exclusion de la minorité integriste).

On peut risquer sa vie encore à Paris pour ses idées!
Rayhana, dont ses premiers partenaires de théatre ont été assassinés en Algérie se pensait être en sécurité en France.
Sa pièce, "A mon âge, je ma cache encore pour fumer" est une tragi-comédie qui rassemble neuf femmes d’âges et de conditions différentes dans un hammam à Alger, à la fin des années noires.
Très engagée, drôle et intelligente, c 'est une introspection culurelle, une critique sévère des archaïsmes sociaux au Maghreb:

Dans l’intimité de cet espace protégé de l’extérieur, les regards et les points de vue se croisent, dans le dévoilement violent, ironique, drôle et grave des silences refoulés de femmes qui se sont tues trop longtemps. Peu à peu se révèlent leurs destins particuliers, à travers des histoires qui ont marqué et modelé leur chair, dévoilant progressivement la violence politique, sociale et sexuelle d’une Algérie en proie à la corruption et à la misère. Un enfant s’apprête à venir au monde et toutes, par instinct et nécessité, se lèveront pour protéger et défendre cet être nouveau, symbole de leur foi inébranlable en l’avenir. Neuf femmes, neuf destins entre rébellion, rêve ou soumission, réunis au coeur de la matrice, le Hammam, où le combat se panse entre secrets et exaltation, pleurs et fous rires.

Pour regarder la vidéo de présentation cliquez sur le lien ci-dessous
www.visioscene.com



jeudi 21 janvier 2010

La servitude volontaire, vue par La Boetie.

Le maître …..” n’a de plus que les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire”
Discours de la Serviture Volontaire, La Boetie. (cliquer pour lire un extrait)

Quel Islam pour quelle République?

Ce post tente d'apporter un regard plus pragmatique et moins passionnel sur les français musulmans.
Il tente de montrer aussi comment la stigmatisation des musulmans et la manière dont on confond les integristes avec la majorité immense des modérés est une ignorance, une peur et contre productif.

Cet amalgame est même une insulte à la sécularisation de l'Islam en France, des citoyens de cette confession présents depuis déjà un siècle.

C'est un dénigrement du "Pacte Républicain", de notre laïcité et l'adhésion qu'elle sucite de la part de tous nos citoyens.
Carrés musulmans dans les cimetières, construction de mosquées, aumoniers musulmans.... Ne sont-ils pas des preuves irréfutables d'intégration à une nation, une terre, une société?
Un enracinement au sens premier?

Maurras nous disait bien définir ce qu'était un Juif, dans une citation, en comparant sa difficulté à définir le capitalisme.
L'extrème droite, et toutes les droites rassemblées ( le FN s'étant dissout dans l'UMP), n'ont toujours pas changé:
Nous voyons bien aujourd'hui qu'ils savent ce qu'est un Musulman:
Un bon musulman est un indigène totalement désintegré de ses racines cultuelles ou culturelles et qui se sont totalement dissolues dans nos coutumes. Un bon musulman, ne pratique plus, mange du porc et boit de l'alcool. Met un béret à l'endroit et non une casquette à l'envers...
Cela n'est pas notre principe de laïcité ni de République.

Les autres musulmans sont donc tous des integristes et représentent une menace potentielle pour le pays.
Le simple fait d'aller à la mosquée devenant un signe de mauvaise integration à notre "civlisation" et nuit à notre identité française...
Ce qui est aussi contraire à nos principes républicains.

Pire,
l'assimiler à l'intégriste, c est assmiler l'intégriste et le légitimer.
Le seul Islam existant, n'etant plus que celui de la burqa, des écoles et piscines séparées. Cela légitme toute approche sectaire et groupusculaire. Cet Islam integriste devenant le seul interlocuteur "musulman" face à l'Etat. Toute loi devenant alors des fatwas, decrets religieux, à son egard ou à son encontre...
Le regard exclusiviste de la droite et d'une certaine gauche ultralaïcarde, est un terreau formidable pour les salafistes. Leur audience dans nos médias croit sans cesse. Car il n'y a dans les débats sur le sujet aucune nuance ni contradiction possible entre des athés ou apostats de l'Islam et les islamistes. Caroline Fourest l'a dénoncé suite à sa confrontation télévisuelle avec Tarik Ramadan.
Civilisation de la Peur.
Mal congénital des conservateurs.

Voici la contribution très eclairante sur ce fait par Dounai Bouzar publiée par LeMonde.fr en décembre 2009:

Le débat sur la burqa est en train de donner du pouvoir principalement à deux groupes : ceux qui la prônent et ceux qui veulent éradiquer l'islam.

Ceux qui la prônent jubilent puisque le débat public est en train de valider leur justification en tant que musulmans... Au lieu de désamorcer leur autorité en les traitant comme de simples groupuscules sectaires qui instrumentalisent la religion auprès de jeunes qui ne la connaissent pas, les voilà promus comme "musulmans", et même plus, comme "musulmans fondamentalistes", comme si les fondements de l'islam consistaient à enfermer les femmes dans un drap noir ! Ceux qui veulent éradiquer l'islam jubilent puisque la preuve est ainsi faite : cette religion est définitivement archaïque.
Il existe bien un monde bipolaire avec d'un côté l'Occident, qui a inventé la modernité, et de l'autre côté le monde arabo-musulman, qui serait par essence incapable de produire la moindre lumière... De manière générale, la burqa vient renforcer toutes les représentations négatives sur l'islam... Et les musulmans dans leur entité sont pris la main dans le sac : on savait bien que votre Coran fourmillait de trucs ignobles sur les femmes ! Cela permet de glisser de la peur de l'islamisme à la peur de l'islam assumée.

Tous les démocrates se retrouvent coincés entre deux terreurs intellectuelles : celle des intégristes et celle de ceux qui invoquent le danger des intégristes, en évitant tout sens critique. Plus précisément, les démocrates de référence musulmane, pratiquants ou non, croyants ou non, ne savent plus comment se positionner. Face aux amalgames entre le port du foulard et celui d'une burqa, face à l'interdiction des minarets en Suisse, face aux multiples manifestations de rejets inimaginables, il y a encore quelques mois, comment faire pour prendre place dans ce débat sans tomber dans la diabolisation ou l'apologie de l'islam ?

La culture est contagieuse

Continuer ainsi à accuser les musulmans de France de ne pas faire partie de l'identité nationale, c'est avant tout ne pas faire confiance au système français ! Comment peut-on penser qu'un jeune qui a grandi depuis l'école maternelle avec Elisabeth qui ne croit pas en Dieu, avec David qui est juif et avec Marie qui est catholique, garde la même vision du monde que son cousin qui ne fréquente que des personnes qui lui ressemblent ? Ou pire, se sente proche d'Al-Qaida ? L'intégrisme n'est pas héréditaire. Et la culture est contagieuse. On regarde tous les mêmes films, on écoute tous la même musique.

Les musulmans n'aiment pas la France par hasard. Ils l'aiment parce que des hommes se sont battus pour la liberté, parce que certains sont morts pour la démocratie, parce des femmes ont lutté pour leurs droits... Et aussi pour la laïcité, qui permet à chacun de croire, de croire en ce qu'il veut, ou de ne pas croire. Et qui a décidé, un beau jour de 1905, que plus jamais personne ne pourrait décider qu'une vision du monde est supérieure à une autre...

Cette pensée unique qui existe encore dans bien des pays qui ne sont ni démocratiques ni laïques. C'est par fidélité à l'histoire française que les musulmans aiment la France. Et ils seraient très déçus si d'autres Français trahissaient cette histoire pour revenir au temps du roi, où il fallait être de sa religion pour être son sujet...

Douia Bouzar sur Lemonde.fr est anthropologue, chercheuse associée au cabinet d'études Cultes & Cultures Consulting, ancien membre du Conseil français du culte musulman (CFCM).

Chronique n°1 de la "Parole Libérée" ou du gros rouge qui tache le drapeau!

Gaudin le minot poivrot, et les "musulmans" qui "déferlent" avec le drapeau algérien sur la Canebière!

Premier post d'une chronique qui pourrait devenir à mon regret quotidienne, tant le débat sur l'identité nationale a libéré la parole. Le racisme ordinaire suinte de toute part et ne choque plus personne.

Les élites, s'approprient la parole des poivrots, le language de la rue, de la pensée honteuse et cachée (ou ne nous livrent-il pas leur misérables réalités intellectuelles et morales?).
Enfin! elles parleraient comme la "France d'en bas".

Dernier degré du populisme. Fin du politique. Fin de notre Histoire?

Transformée par Jean-Claude Gaudin, maire et sénateur UMP de Marseille, vendredi 15 janvier, en un "déferlement" de milliers de "musulmans".
"Nous nous réjouissons que les musulmans soient heureux du match, sauf que quand après ils déferlent à 15 000 ou à 20 000 sur la Canebière, il n'y a que le drapeau algérien et il n'y a pas le drapeau français, cela ne nous plaît pas", a-t-il déclaré lors d'une réunion que son parti organisait sur l'identité nationale.

Des algériens ou français d'origine algérienne manifestent leur joie! Cela arrive aussi bien aux portugais, italiens, espagnols (ou d'origine) comme pour les français à l'étranger en Coupe du Monde ,rappelez-vous chaque match en 98!

Gaudin parle comme sous la IV e république, quand il dit "musulmans" au lieu de français d'origine algérienne. C'est bien le vocabulaire de la France coloniale pour désigner les indigènes, ces autres...
Parle-t-on de "chrétiens" lors des débordements avec le PSG?
Quand c'est l'équipe d'Algérie qui bat celle d'Egypte à Kartoum, je ne vois pas en quoi le drapeau français serait impliqué...
Enfin,
moi, "bon francais", je serai interdit de supporter une équipe d une autre nation ou un club hors de ma ville ou mon pays( Barca, Real Madrid?)
Ah 1998, la victoire de l'équipe de France en coupe du monde, et ce million de blancs catholiques qui déferlait sur les Champs-Elysées...

Qui sont les machos? Un autre regard sur notre identité!

A ces français, champions pour juger les autres pays ou cultures ou religions...petite appartée pour rappeler le pays exemplaire que nous sommes:
Inégalités salariales et de responsabilités des femmes en politique et en entreprise, insuffisance de la protection des femmes battues (une meurt tous les 3 jours!), sondage stupéfiant de la répartition des taches ménagères dans les foyers(80% des taches faites encore par les femmes), le retour de la fessée à l'école, l'interdiction aux filles d'etre "enfants de coeur" dans certaines eglises, le contrôle d'identité systématique des gens de couleurs...).
il est bien facile de faire la leçon aux autres....

Causeuse Musulmane, LE blog d'une française qui bouscule, réconcile et avance!

Première fois que je publie un post pour ne citer qu'un blog, Causeuse Musulmane!
Car je n'ai jamais trouvé un blog aussi eclectique sur les cultures méditerranéennes, la France, son Histoire, son présent, son avenir, ses identités.
Identités en crescendo, multiples, j'aime ce regard d'une femme engagée, libre, intègre, sans concession.
Une lumère dans cette médiocrité ambiante actuelle, cette désintegration cultuelle et culturelle, cette haine qui résulte d'une peur instrumentalisée.
Un espoir pour se réaproprier ses identités mutltiples, envisager ses concitoyens avec confiance et fierté.
Merci!

Sarkozy et la haine de l'autre par Emmanuel Todd

Extraits de l'interview d'Emmanuel Todd publiée par lemonde.fr sur sa position concernant le débat sur l'identité nationale:

Quelle est votre analyse des enjeux de ce débat ?
Le Front national a commencé à s'incruster dans le monde ouvrier en 1986, à une époque où les élites refusaient de s'intéresser aux problèmes posés par l'intégration des populations immigrées.
On a alors senti une anxiété qui venait du bas de la société, qui a permis au Front national d'exister jusqu'en 2007. Comme je l'ai souligné dans mon livre, Le Destin des immigrés (Seuil), en 1994, la carte du vote FN était statistiquement déterminée par la présence d'immigrés d'origine maghrébine, qui cristallisaient une anxiété spécifique en raison de problèmes anthropologiques réels, liés à des différences de système de moeurs ou de statut de la femme. Depuis, les tensions se sont apaisées. Tous les sondages d'opinion le montrent : les thématiques de l'immigration, de l'islam sont en chute libre et sont passées largement derrière les inquiétudes économiques.

La réalité de la France est qu'elle est en train de réussir son processus d'intégration. Les populations d'origine musulmane de France sont globalement les plus laïcisées et les plus intégrées d'Europe, grâce à un taux élevé de mariages mixtes. Pour moi, le signe de cet apaisement est précisément l'effondrement du Front national.

On estime généralement que c'est la politique conduite par Nicolas Sarkozy qui a fait perdre des voix au Front national...?
Les sarkozystes pensent qu'ils ont récupéré l'électorat du Front national parce qu'ils ont mené cette politique de provocation, parce que Nicolas Sarkozy a mis le feu aux banlieues, et que les appels du pied au FN ont été payants. Mais c'est une erreur d'interprétation. La poussée à droite de 2007, à la suite des émeutes de banlieue de 2005, n'était pas une confrontation sur l'immigration, mais davantage un ressentiment anti-jeunes exprimé par une population qui vieillit. N'oublions pas que Sarkozy est l'élu des vieux.


Comment qualifiez-vous cette droite ?
Je n'ose plus dire une droite de gouvernement. Ce n'est plus la droite, ce n'est pas juste la droite... Extrême droite, ultra-droite ? C'est quelque chose d'autre. Je n'ai pas de mot. Je pense de plus en plus que le sarkozysme est une pathologie sociale et relève d'une analyse durkheimienne - en termes d'anomie, de désintégration religieuse, de suicide - autant que d'une analyse marxiste - en termes de classes, avec des concepts de capital-socialisme ou d'émergence oligarchique.

Le chef de l'Etat a assuré qu'il s'efforçait de ne pas être "sourd aux cris du peuple". Qu'en pensez-vous ?
Pour moi, c'est un pur mensonge. Dans sa tribune au Monde, Sarkozy se gargarise du mot "peuple", il parle du peuple, au peuple. Mais ce qu'il propose aux Français parce qu'il n'arrive pas à résoudre les problèmes économiques du pays, c'est la haine de l'autre.
L'habileté du sarkozysme est de fonctionner sur deux pôles : d'un côté la haine, le ressentiment ; de l'autre la mise en scène d'actes en faveur du culte musulman ou les nominations de Rachida Dati ou de Rama Yade au gouvernement. La réalité, c'est que dans tous les cas la thématique ethnique est utilisée pour faire oublier les thématiques de classe.

Représentation de l'Islam en France, par Dounia Bouzar

Quelques extraits du Chat sur le site Lemonde.fr du 19.01.2010:

(...)Le meilleur acte politique, ce serait, dans la vie de tous les jours, d'appliquer les mêmes lois aux citoyens musulmans qu'aux autres. De nombreuses occasions se présentent tous les jours. Mais le problème est que les musulmans sont considérés comme très différents par nature, et du coup, on ne les traite pas comme les autres, dans les deux sens : soit on accepte d'eux des choses qu'on n'accepterait pas d'autres, soit ils sont diabolisés et discriminés.
C'est aux citoyens français d'être clairs. Soit on applique la loi de 1905 et on dit : on est un système laïque au sens de la loi : la République garantit la liberté de croire et de ne pas croire. Il ne faut plus être de la religion du roi pour être sujet du roi. Donc aucune vision du monde n'est supérieure à une autre. Dans ce cadre, on peut être 100 % français, de culture française d'ailleurs, et musulman, bouddhiste, juif ou chrétien.

Soit on décide qu'il faut être encore d'une seule religion ou athée pour être français, on dit clairement qu'on est restés catholiques, et on abroge la loi de 1905. Il y a un choix à faire. On ne peut pas continuer à dire qu'on est laïque si on continue à obliger les gens à être soit athées, soit catholiques. En revanche, il faut les éduquer à respecter la vision du monde des autres et à ne pas imposer la sienne propre, ce qui n'est jamais fait. Par exemple si on accepte que quelqu'un ne mange pas de viande, on l'habitue à manger avec Elisabeth qui, elle, mange du porc.

Je suis persuadée que la meilleure façon de respecter les musulmans, si c'est votre souhait, c'est de traiter Hamid comme Jean-Pierre, et Mona comme Martine. C'est-à-dire éviter d'appliquer des critères différents en pensant que "chez eux, c'est comme ça". Parce qu'on ne rencontre jamais des religions, on ne rencontre jamais des cultures, on rencontre des êtres humains qui se sont approprié différents éléments qu'ils interprètent eux-mêmes et qui bougent. La meilleure marque de respect, c'est de laisser la personne se définir elle-même. Et un autre détail important : l'islam ne parle pas, je veux dire que le Coran est un texte sacré pour les musulmans, mais il faut se souvenir que les interprétations sont toujours humaines.

Cela veut dire que quand je grandis à New York, à Rabat ou à Paris, si je suis analphabète ou si je n'ai bac + 10, quand j'ouvre mon Coran, je ne comprends pas la même chose, je comprends ma religion à partir de ce que je suis. Si j'ai grandi depuis l'école maternelle avec Elisabeth qui ne croit pas en Dieu, avec David qui est juif et avec Marie qui est catholique, je comprends mon texte d'une autre façon.

Alexandre: Ne pensez-vous pas que la peur actuelle de l'islam, peur que l'on découvre ou qui résulte du débat lancé par le gouvernement, provient plus de l'ignorance que d'une réalité? Plutôt que de débattre, ne faudrait-il pas que le gouvernement ou des représantants des divers courants de l'islam présent en France mettent en place des moyens "d'éducation" afin de mieux faire connaître l'islam, tant aux autres religions qu'aux musulmans de France eux-mêmes ?

C'est vrai que c'est scandaleux de voir que les livres d'histoire de l'éducation nationale continuent à faire des encadrés avec des stéréotypes sur la polygamie ou le djihad, validant ainsi l'interprétation d'intégristes. Mais au-delà de l'ignorance, je crois qu'il y a aussi une difficulté à penser qu'on peut être à la fois croyant-pratiquant et utiliser la raison. Cela semble incompatible aux yeux de beaucoup de citoyens.

Nawfel : pourquoi le sujet de l'islam devient il récurent à chaque période où la France se trouve en crise ?

Parce que c'est une façon de faire l'économie des remises en question sociales et politiques. En disant que les gens ont une autre culture ou que c'est à cause de la religion, on ne parle pas des discriminations, par exemple, ou même de la perte d'espoir social. Cela s'appelle diviser pour régner.

André : Il est évident qu'il est de plus en plus difficile de s'affirmer en tant que musulman, mais paradoxalement, je pense que sans cette difficulté, il n'y aurait pas de reconnaissance ad hoc de cette communauté.

Déjà je ne pense pas qu'il y ait une communauté musulmane en France, il y a des citoyens français de confession musulmane qui ont écouté les mêmes musiques, qui ont regardé les mêmes films, c'est-à-dire qui sont vraiment de culture française, mais qui ont besoin de leur religion. Est-ce qu'ouvrir l'abcès aide à avancer ? Je pense que cela dépend si l'on fait penser les gens ou si l'on veut enfermer une partie d'entre eux dans une pseudo-étrangéité.

Je pense que si on ne fait rien, cela veut dire que dans cinq ans, quand on verra un drap noir, on va se dire : tiens, voilà une musulmane. Ce qui m'embête, comme vous l'avez dit, c'est que des groupuscules veulent faire passer le drap noir pour une simple application de l'islam. Donc respecter l'islam, savoir que ce n'est pas une religion archaïque, c'est s'arrêter, c'est être choqué, c'est interroger, c'est se poser des questions. En même temps, si l'on fait une loi en parlant de laïcité, là aussi, on donne du pouvoir à ces groupuscules, parce qu'on traite leur comportement comme s'il était religieux. Donc on valide leur interprétation.

Je trouve intéressant la position des Belges qui a été de dire à tous les citoyens : on ne peut pas se masquer quand ce n'est pas carnaval, car chaque visage est différent et différenciable, chaque être humain a des contours identitaires, et c'est un règlement transversal qui s'applique à tous les Belges. On parle comme si ce n'était pas religieux.

L'identité par Amine Maalouf

L’identité n’est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l’existence.
Amin Maalouf (Les Identités meurtrières)