vendredi 19 avril 2013

La liberté de conscience, rien que la liberté!

«Si on a la vérité, on n’a rien à apprendre, rien à chercher, mais tout à contrôler et tout à juger »

«J'éprouve une invincible horreur pour tous les supplices et toutes les violences faites à l'humanité sous prétexte de servir ou de défendre la religion... L'inquisiteur espagnol disant à l'hérétique : la vérité ou la mort ! m’est aussi odieux que le terroriste français disant à mon grand-père : la liberté, la fraternité ou la mort ! La conscience humaine a le droit d'exiger qu'on ne lui pose plus jamais ces hideuses alternatives. »
"La liberté, rien que la liberté et la lutte rendue possible par la liberté" (1852) 
"La liberté telle que l’ont proclamée, recherchée, conquises ou rêvée les grands coeurs et les grandes nations de tous les temps, dans l’antiquité romaine comme depuis la rédemption, qui ne peut coexister qu’avec elle, mais dont la disparition fait trop souvent dégénérer l’autorité en despotisme".

"Encore une fois, je n’entend professer ici aucune théorie absolue, universelle, exclusivement applicable à tous les siècles et à tous les peuples. Je prétends seulement que, chez la plupart des peuples chrétiens, et dans l’état actuel du monde, la liberté est un bien, un bien relatif, non absolu. Sauf en ce qui touche aux lois directement établies et révélées par Dieu, je tiens que l’absolu est en tout l’ennemi de la vérité, telle qu’elle s’adapte à l’infirmité humaine [...] Je sais que j’ai contre moi la grande autorité de Bossuet, et j’en gémis. il vaut que le pouvoir des rois soit absolu, et il essaye de distinguer ce genre de gouvernement du gouvernement arbitraire. Ce soin qu’ont toujours pris les hommes de chercher des barrières à la souveraine puissance dans les diverses constitutions des empires et des monarchies, il l’appelle un vain tourment. (...)
Mais sur ce terrain là je proclame, sans crainte d’être démenti, que c’est à la liberté que nous devons en fait, le succès merveilleux et imprévu des intérêts catholiques [...] Ce n’est [...] ni l’Empire, ni la Restauration ; ce n’est ni la protection, ni la sympathie du pouvoir qui lui ont valu la force qu’elle possède aujourd’hui, le mieux relatif que chacun ressent, le progrès manifeste qui chaque jour se révèle. 
Qu’est-ce donc ? Il faut le dire : c’est la liberté, rien que la liberté, et la lutte rendue possible par la liberté." 

Charles de Montalembert, «Des intérêts catholiques au XIXe», in Le Correspondant, novembre 1852, repris in Oeuvres de M. le Comte de Montalembert, Paris, Lecoffre, T. V., 1860, pp. 56-57, 59-64 et 154.
 Association des amis de Charles de  MONTALEMBERT

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